J’ai parlé à mon banquier

J’ai vu mon banquier cet après midi (Janvier 2009) pour parler prêt. En ces temps de crise financière le mieux est d’aller chercher la vérité directement à la source, non ?

Nous causons gentiment de la crise dans son petit bureau et voilà qu’il me lâche ex abrupto un : « « Il faut être solidaire ! ». « Je ne vous l’envoie pas dire, réponds-je aussitôt. Accordez moi donc un prêt de 10 fois le montant de mes dépôts chez vous, à 2,5%, remboursé à échéance dans 5 ans. C’est vrai après tout, soyons solidaires. Les mêmes règles pour tous ! ».

Parce qu’il faut vous expliquer : l’Etat ou les banques peuvent se fournir en « liquidités » comme ils disent, sous forme de prêts (sous forme d’obligations par exemple) dont le capital n’est remboursable en totalité qu’à l’échéance (5 ans, 10 ans, 20 ans parfois, 50 ans pour l’Etat), ne payant que les intérêts, et cerise sur le gâteau, en ayant accès au taux le plus bas du marché celui de la Banque Centrale, soit 2,5%.

Mais quand il s’agit de vous ou moi, c’est autre chose… Quand vous contractez un prêt pour acheter votre appartement, ou financer le développement de votre entreprise, vous remboursez chaque mois capital + intérêts. Et en général beaucoup d’intérêts au début, contrairement aux obligations où l’intérêt est fixe dans le temps, et le capital à la fin, susceptible en cas de non paiement d’entraîner la saisie de votre bien, et sa vente pour le payer. Ce remarquable système fait que, si par exemple vous vendez votre maison au bout de 5 ans achetée grâce à un prêt présenté comme à 5% d’intérêts, vous devez remboursez le solde (votre prêt n’est pas à arrivé à échéance), donc beaucoup de capital, alors qu’à ce stade, vous avez payé surtout des intérêts. Au final c’est plutôt d’un prêt à 20 voire même 30% qu’il s’agit ! Pour bénéficier d’un vrai taux à 5%, il faut payer jusqu’au bout et ne pas vendre avant.

Si vous aviez un prêt de type obligataire comme se le permettent les Banques, les Etats, ou les plus grands groupes, quoi qu’il vous arrive, vous pouvez garder le fruit de vos ventes, et continuer tranquillement à investir, tant que l’échéance du prêt n’est pas là, l’argent reste utilisable.

Mais revenons à mon banquier. Après un rire gêné, il a esquivé, Pourquoi ? Il m’explique doctement qu’il ne peut pas prêter sans un gage sur mes actifs de 100%. Au moins. Et plus encore si mes actifs sont « risqués ».

Résumons-nous. Vous ou moi ne pouvons emprunter qu’un montant correspondant au maximum à 100% de nos actifs « non risqués », autrement dit vos dépôts (votre argent) ou actifs financiers telle que votre assurance vie, votre maison, votre épargne, etc. Par contre la Banque elle, peut emprunter jusqu’à dix fois le montant de ses actifs. Ce multiple autorisé pour les Banques et refusé au citoyen ou aux entreprises, est anticonstitutionnel. C’est une violation du principe d’égalité. Certains citoyens peuvent disposer de création monétaire jusqu’à 10 fois leurs actifs (les actionnaires des Banques), alors que tous les autres sont limités au mieux à une fois.

Cette discrimination négative dans le domaine de la création monétaire, explique les fortunes faites par quelques uns depuis 40 ans en un rien de temps, tandis que l’entrepreneur ou le citoyen met 10, 20 ou 30 ans à se constituer un capital par son travail, et est menacé d’être saisi du fruit de son travail à tout moment par l’Etat ou les Banques dès qu’il traverse une mauvaise passe.

Elle explique aussi que c’est nous citoyens qui avons accordé par la Loi des crédits à l’ensemble du système monétaire, avec un taux de risque de près de 1000%, que personne de censé, pas même mon Banquier très au fait de la « gestion du risque » n’accepterait de faire lui même… Nous sommes tous les Banquiers totalement irresponsables des Banques, qui ne le sont pas moins, exactement comme les Banques le sont vis à vis des souscripteurs des subprimes.

En voilà une bonne idée de réforme constitutionnelle : tous égaux devant le crédit ! La République monétaire en somme.

S avec l’aimable participation de J
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(10 commentaires)

  1. Parce qu’il faut vous expliquer : l’Etat ou les banques peuvent se fournir en « liquidités » comme ils disent, sous forme de prêts (sous forme d’obligations par exemple) dont le capital n’est remboursable en totalité qu’à l’échéance (5 ans, 10 ans, 20 ans parfois, 50 ans pour l’Etat), ne payant que les intérêts, et cerise sur le gâteau, en ayant accès au taux le plus bas du marché celui de la Banque Centrale, soit 2,5%.

    Quelques interrogations :

    1) « Ne payant que les intérêts ? » –> Le capital n’est pas remboursé??

    2) Il me semble que la monnaie crée ex nihilo est à nouveau détruite une fois le capital remboursé non?

    (juste pour être sûr d’avoir bien assimilé mes cours d’éco 😉 )

  2. 1) Si mais uniquement « à l’échéance ». Par exemple 100 000 euros à 2,5% / an, sur 5 ans, vous payez 2 500 euros / an d’intérêt uniquement chaque année. Au bout de 5 ans vous remboursez le capital intégralement, soit 100 000 euros.

    2) Exact, la monnaie créée ainsi est « détruite » à l’échéance.

  3. Calculons le prix de ces deux types de crédit:

    C’est le principe du crédit in fine: On ne paye à chaque échéance que les intérêts du capital restant dû (=CRD)qui est constant car on ne l’amorti pas, puis ce capital à la dernière échéance. Le coût total du crédit est donc de 2500 x 5 = 30 000 € ( soit 130 000 € au total ). Ce type de crédit est intéressant car les échéances sont plus faibles( sauf la dernière! )

    Alors qu’avec un crédit amortissable classique, les intérêts diminuent en fonction du CRD à chaque échéance. soit un total d’intérêt sur 5 ans = 6400 € et donc un total de 106400 € ( CRD+intérêt )

    Je suis donc de l’avis inverse! Un crédit classique est plus intéressant qu’un crédit in fine

  4. Faudra nous expliquer comment 2500 € x5 = 30 000 € au lieu de 12500 € selon les Lois Mathématiques de base…

    Ensuite le problème c’est qu’un crédit classique vous est accordé sur la base de 100% de l’actif acheté. Ce qui fait que quand vous vendez avant l’échéance, vous avez surtout payé un maximum d’intérêts « par avance », et très cher (le Banquier a donc intérêt à ce que vous vendiez avant l’échéance).

    C’est une arnaque pure et simple dans laquelle ne tombent pas tous ceux qui ont droit à des obligations, et les Banques qui ont le droit à des crédits gagés sur 2% ou moins de leurs fonds propres.

    Tout le système est une pyramide de Ponzi au bénéfice des Banquiers et Etats, les seuls à alimenter l’économie en argent.

  5. Désolé pour l’erreur grossière en effet … 🙂

    Par contre je ne suis pas d’accord sur votre raisonnement:
    Dans un crédit amortissable, lorsque l’on vend avant échéance, on rembourse le CRD ( qui est amorti tout au long du crédit, c’est à dire ( capital initial – capital déjà remboursé ) ). C’est également vrai avec le crédit in fine qui est un cas particulier du crédit amortissable ( où CRD = Capital initial tout au long du crédit, car il n’est pas amorti ).

    Donc lorsque l’on vend avant échéance dans le cas d’un crédit in fine, on doit en réalité rembourser le capital initial ( 100% de l’actif ).

    Le seul intérêt de prendre un crédit in fine, est de déduire les intérêts des impôts, et c’est donc uniquement une logique fiscale.

    A noter que le crédit in fine est également disponible pour l’investissement locatif (SCI).

  6. « Dans un crédit amortissable, lorsque l’on vend avant échéance, on rembourse le CRD ( qui est amorti tout au long du crédit, c’est à dire ( capital initial – capital déjà remboursé ) ). C’est également vrai avec le crédit in fine qui est un cas particulier du crédit amortissable ( où CRD = Capital initial tout au long du crédit, car il n’est pas amorti ). »

    Dans un crédit amortissable, vous payez d’abord les intérêts, avec peu de capital puis ça s’inverse à la moitié du prêt.

    Ce qui fait qu’à la moitié du prêt, vous avez payé beaucoup plus d’intérêts que de capital.

    Et donc, quand vous vendez avant (cas de la maison vendue au bout de 8 ans sur un crédit de 16 ans), comme on vous somme de rembourser le capital, vous avez en fait payé un crédit à 8 ans, à 30 voire 50% d’intérêts.

    C’est de l’arnaque. Tout le système est de l’arnaque pour l’honnête travailleur dont le métier n’est pas lié aux mécanismes financiers et qui donc n’en comprend pas le mécanisme.

  7. J’ai un doute sur vos méthodes de calcul du coût d’un crédit.

    Crédit amortissable classique: vous amortissez le capital en payant des intérêts sur le CRD ( donc le montant des intérêts baisse à chaque échéance puisque le capital restant dû baisse ).

    Crédit in fine: vous ne payer que des intérêts sur le CRD ( qui ne baisse jamais !, donc toujours au maximum )

    Il est clair que le crédit amortissable est plus rentable financièrement quelque soit la situation ( même en vendant avant la fin du crédit ! ), sauf dans le cas de la déduction d’impôt.

    Petit calcul ( en espérant faire moins d’erreurs 😉 pour 100 000 euros à 2,5% / an, sur 5 ans ( exemple précédent ). Imaginons que l’on souhaite vendre au bout de 3 ans.

    Pour le crédit amortissable classique:
    Le montant d’une échéance est de 1.773,49 €.
    Sur 3 ans, vous avez payer: 1.773,49 x 36 = 63 845 €, dont 5332 € d’intérêts.
    Le CRD au bout de 3 ans est de 41.487,34 €. Donc au final vous aurez payé 41.487,34€ + 63.845€ = 105332 € ( Capital initial + intérêts payés )

    Pour le crédit in fine: Les intérêts payés cumulés sont de 2500€ x 3ans = 7500 € + CRD ( 100 000 € ) = 107500 € soit plus cher qu’un crédit amortissable classique (105332€ < 107500€). Conclusion: Le crédit amortissable classique est plus rentable que le in fine, même si vous vendez à la 1ère échéance ! D’ailleurs, les particuliers peuvent faire des crédits in fine sans le savoir, c’est notamment le cas lors de crédit où la personne souhaite commencer à rembourser seulement à partir d’une période ( cas des crédits étudiants ! ): les intérêts ( au prix fort ! ) sont recapitalisés dans le capital initiale lors du premier remboursement. => c’est le piège !

  8. Je fatigue là, vous cumulez les erreurs de calcul… et de raisonnement.

    Un crédit à 2,5% coûte la même chose qu’il soit amortissable ou in fine, du moment qu’on le paye jusqu’au bout.

    Donc pour 100 000 euros à 5 ans, 7500 euros dans les deux cas.

    Sauf que dans le crédit amortissable pour payez les premiers temps surtout les intérêts.

    Donc si vous vendez votre bien avant l’échéance avec l’obligation de payer le capital donc (c’est la règle pour le couillon de fin de pyramide), vous aurez payé un crédit réel moindre à un taux exceptionnel.

    Je vous invite fortement à lire ceci : http://www.wikio.fr/article/63622503

  9. Je me permet d’insister, je pense que vous faites erreur 🙂

    Le coût d’un crédit in fine est plus important qu’un crédit amortissable ( 12.358,80 € ( et pas 7500€.. car le calcul n’est pas de faire 2,5% x 100 000) contre 6409€ ).
    Le calcul est différent !

    http://www.cbanque.com/credit/module/calcul.php?typcredit=CLASSIC&typtaux=A&period=M => pour le crédit amortissable classique, essayez

    http://www.calcamo.org/calcul-de-credit/nouveau/credit-in-fine.php5 => pour le crédit in fine.

    Le seul intérêt à choisir le crédit in fine est lorsqu’il y a déduction fiscale.

    http://www.empruntis.com/financement/faq/pret-amortissable-in-fine.php

    Merci de votre patience 😉

  10. Ca ne change rien.

    Quand vous vendez votre bien au bout de 8 ans pour un crédit amortissable sur 15 ans, vous payez en réalité un intérêt cumulé sur le prêt total sur 8 ans, ce qui vous coûte très, très cher.

    Sans compter le fait évidemment, que votre Banque peut créer 10x plus de crédits qu’elle n’a de dépôts, droit qui vous est refusé (vous ne pouvez ni créer d’argent, ni recevoir 10x en crédit ce que vous achetez), en plus au taux du marché le plus bas par définition.

    Pour le crédit basique allez là : http://www.wikio.fr/article/63622503

    Pour la définition d’une pyramide de ponzi (ce qu’est tout le système de l’argent dette dans sa totalité), c’est là :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Cha%C3%AEne_de_Ponzi

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