L’Homo Numericus est un Oiseau V 0.9

Clairement le prochain « bon en avant » sera le net P2P, on peut se passer des serveurs pour plein de trucs. La question c’est juste à quelle vitesse… Quand on voit ce que peuvent être Google Wave, Twitter et autres réseaux collaboratifs, nous sommes dans des réseaux P2N = N2P = N2N = P2P. Plus ça avance et plus on va d’un monde propriétaire, fait de localités productives indépendantes, à une globalité productive interdépendante.

Tout ceci amène la question du lien à la monnaie qui semble être de plus en plus ténu. De plus en plus de richesses sont créées de façon 100% collaboratives et donc gratuites. Pourtant des outils comme Linux, FireFox, Thunderbird, et tout le monde open source représente une valeur colossale non mesurée, qui dépasse de très loin la valeur de Microsoft, Oracle, ou autres Cisco, et qui voient d’ailleurs ce concurrent global non identifié les rattraper, sans vendre une seule copie !

Peut-il y avoir un monde qui donne tout gratuitement (le monde Open Source, et le monde Collaboratif), mais à qui on voudrait faire payer les autres ressources (ex, la nourriture, l’électricité, l’abonnement, les PC etc…) ? Le paradoxe étant que si on ne le tient pas en vie (Cf le Mécénat de Wikipedia ou de la Mozilla Fondation), nous perdons tous une valeur colossale utilisée par tous ! Et ce n’est pas un Etat, il ne peut pas vivre d’impôts, car ses contributeurs sont essentiellement bénévoles, et refuseraient de se voir fonctionnariser.

D’ailleurs quel « supérieur » serait capable de leur dire quoi faire ? Ils sont leur propre patron depuis longtemps… Mieux encore, où sont-ils ? Qui sont-ils ? A peine parti un contributeur est remplacé par d’autres plus nombreux, en saisir un, fait fuir tous les autres, qui se regroupent un peu plus loin…

Mieux, demain les organisations de réseaux électriques, informatiques, les plans architecturaux seront fait de façon collaboratives : vous avez le droit d’utiliser, copier ce travail, mais seulement si le résultat de cette utilisation peut être lui même réutilisé, copié… Vous ne pourrez plus inclure la « valeur ajoutée de la matière grise » dans le prix de vos produits, il en restera quoi ? Le prix ridicule à l’échelle globale de quelques matières premières ? Le prix global non valorisé de cette valeur ajoutée collaborative dépassera de tellement loin celui d’une matière à l’utilisation optimisée à son maximum… Le prix ne sera pas forcément à l’avantage du possédant de matière face à la valeur ajoutée globale qu’il pourra utiliser pour la mettre en forme

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Some gnous on a fork, under a cloud

Ce qui pourrait arriver c’est que ce monde collaboratif pour se défendre d’un accès trop rare à ses ressources de base, développe sa propre monnaie interne, et alors demande au monde de la « vieille monnaie » de payer pour utiliser sans collaborer… Et payer très très cher selon les standards de la vieille monnaie qui se meurt…

Ou encore que la transmutation de la vieille monnaie propriétaire en monnaie positive à dividende universel, suffise à assurer les besoins minimum des oiseaux numériques pour qu’ils produisent cette valeur ajoutée, qui fluidifie toutes les interactions humaines.

La deuxième vision (qui me semble plus juste, mais avec beaucoup de prudence) c’est qu’il n’y a rien à faire… L’Homo Numericus est un oiseau, il ne vit de rien, et on ne peut pas l’attraper, comme les oiseaux il se déplace en groupe insaisissables, picore ici ou là, s’organise, mais fuit dès qu’on veut l’approcher de trop près.

Quand un lieu devient pénible hop, il s’envole vers d’autres endroits plus cléments.

L’oiseau est l’animal le plus développé de la terre, l’ultime évolution du genre Dinosaurien qui a dominé la terre plus longtemps que n’importe quelle autre genre. L’oiseau s’est affranchi de l’eau, de la terre, et vit dans les nuages dans une liberté quasi totale. N’ayant que peu de besoins, il s’est libéré de la gestion de ses ressources, il lui suffit de prendre ça et là le très peu qui lui est offert et qui lui suffit.

Ptéranaudon au dessus d’une wave

N’appelle-t-on pas le lieu du développement collaboratif le « cloud » le « nuage » ?

Et dans ce cas là je n’ai pas de réponse, parce que sur le net il y a tout, on peut tout faire, et le monde « matériel » semble bien fade à côté, lourd, lent, rare, cher… Alors payer quoi avec quoi ? Même pas sûr que ce soit nécessaire.

Le monde du net collaboratif est un monde riche et incitatif. Ce n’est pas la rareté qui donne le pouvoir, c’est l’incitation et l’information qui donnent à celui qui les donne la reconnaissance du groupe.

Parce que le geek, l’informaticien, le gnou, il se fout en fait fondamentalement d’être payé, son plaisir c’est de développer, partager, jouer, calculer etc… Et il tient pas à se faire payer pour ça, il le fait si on l’oblige et qu’il n’a pas le choix, mais si on l’oblige pas il code comme il respire.. Si donc vous le privez de ses besoins fondamentaux qui sont très limités, c’est comme si vous décidiez de tuer les oiseaux en les privant d’air pur et d’eau fraîche, vous vous tueriez vous mêmes.

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